• N°87 井の頭の池弁天の社 Inokashira no ike Benten no yashiro, le sanctuaire de Benten sur l'étang Inokashira

    Hiroshige nous emmène loin avec cette estampe, mais à l'ouest rien de nouveau !!

    Certes aujourd’hui, en train cela prend quelques minutes mais à l’époque l’étang Inokashira était bien au-delà de la banlieue d’Edo.

    Le nom de l’étang vient de son rôle en tant que source pour l’aqueduc Kanda qui fut pendant très longtemps le principal aqueduc alimentant la capitale. Cependant, l’étang est aussi appelé 七井の池Nanainoike car 7 sources souterraines l’alimentent. Cet étang fut remarqué par Tokugawa Ieyasu lors d’une partie de chasse. Il s’y désaltéra et trouva l’eau si bonne qu’il décida de la construction de l’aqueduc. D’ailleurs, la meule qui servit à faire son thé est toujours conservée…. (tous les jours je vais chasser avec ma meule à thé…mais à une époque où la bouteille isotherme n'existait pas, avait-il le choix ?)

    Sur l’estampe au loin, on ne voit pas le Mont Fuji mais la chaîne montagneuse de Nikkô et le mont Nantaisan.

    Au premier plan, on remarque le sanctuaire de Benten dont le décor respecte celui qui est à Enoshima.

    Le temple en lui-même fut finit d’être construit en 1197. C’est Yoritomo no Minamoto qui décida de sa construction afin de prier pour la paix dans l’est, la région qu’il contrôlait alors. Mais l’image de la déesse, ou du moins la nymphe céleste, fut apportée bien avant au milieu du 9ème s. par Tsunemoto Minamoto.

     Aujourd'hui, l'étang est entouré d'un petit parc et c'est un endroit bien agréable pour se promener. Finalement, le décor n'a pas vraiment changé même si la ville s'est étendue tout autour. Pas très loin, il y a aussi le musée Ghibli.

     


  • Soyons fous, allons jusqu'à la limite avec Kanagawa !!

     

    Au sud de ShinagawaN°110 千束の池袈裟懸松, Senzoku no ike Kesakakematsu, L'étang Senzoku et le pin pour accrocher le manteau du moine.

    On doit cette dénomination au fait que Nichiren, moine fondateur de la branche du boudhisme qui porte son nom, s'est un jour arrêté près de cet arbre et y accrocha son manteau.

    Sur l'estampe, au premier plan se trouve une maison de thé pour que les voyageurs se reposent et admirent la vue sur l'étang.
    On peut voir le fameux pin entouré d'une clôture sur la droite et au fond à gauche, le temple dédié à Hachiman.

    Et bien aujourd'hui, c'est presque pareil, les pédalos en forme de canard en plus.... C'est sûr, c'est plus romantique d'un coup.

    Le pin est un peu maigrichon mais toujours présent et reconnaissable au shimenawa qui l'entoure ainsi que par la stèle érigée à ses côtés.

    Un petit sanctuaire dédié à Benten s'est également implanté au centre de l'étang.

    Au sud de Shinagawa

     

    Au sud de ShinagawaN°109 南品川鮫洲海岸, Minamishinagawa Samezu kaigan,
    Le sud de Shinagawa et la côte de Samezu.

    Oui, alors on oublie la vue sur la mer... Comme pour toutes les vues de Shinagawa, les Japonais ayant installé des polders et gagné ainsi du terrain sur la mer, aujourd'hui on ne trouve que des immeubles ou de nouveaux quartiers industriels ou administratifs.

    Le nom de Samezu signifie banc de sable du requin. Un pêcheur aurait découvert une statue du boddhisattva de la compassion et de la miséricorde Kannon dans le ventre d'un requin qu'il avait pris dans ses filets. Il remit la statue à Hojo Tokiyori qui gouvernait alors à cette époque. Tokiyori était très pieux, il devint même moine. Il ordonna alors de construire un temple près de l'endroit de la découverte. On raconte que depuis ce temps, les flots sont devenus calmes donnant ainsi au temple son nom : Kaianji.
    Le temple était aussi apprécié en automne pour observer les érables. Aujourd'hui, il est surtout connu pour les sépultures de célébrités qu'il abrite.

    Sur l'estampe cependant, Kaianji n'est pas le sujet principal. Non, loin de là. On peut surtout observer des pêcheurs sur des barques en train de ramasser des algues. Car cet endroit était connu pour la culture de nori. On plantait des branches d'arbre en eau peu profonde qui servaient de tuteurs aux algues qui s'y accrochaient. On les récoltait alors en hiver et au printemps.

     

    Au sud de Shinagawa

     

    Au sud de ShinagawaN°26 八景坂鎧掛松, Hakkeizaka Yoroikakematsu,
    La côté Hakkei et le pin de l'armure suspendue

    Tout n'est qu'une histoire de pins auxquels sont suspendus des vêtements finalement...

    Hakkeizaka, "la côte aux huit vues", sous-entendez par là que vous aviez une vue magnifique à 360°. Aujourd'hui, c'est mort ! Déjà, il y a la gare d'Omori, puis un grand magasin et des salles de jeux... Mais c'est toujours un endroit de passage comme le suggérait l'estampe d'Hiroshige.

    Maintenant, le pin. L'histoire veut que Minamoto no Yoshiie, grand guerrier de la période Heian aussi connu sous le nom d'Hachimantaro, y accroche son armure avant de se rendre dans la province de Mutsu (actuelle Aomori) pour y combattre Abe no Sadato.

    Aujourd'hui le pin est remplacé par un autre arbre et une pierre pour tester sa force, le tout au milieu de l'aire d'un temple.

    On reste dans le thème arbre plus virilité en somme...

    Au sud de Shinagawa

     

    Au sud de ShinagawaN°27 蒲田の梅園, Kamada no umezono, le jardin de prunier à Kamata 

    L'endroit fut toujours célébré pour ses pruniers. Un jardin fut aménagé sur les terres de Namekata Danjo que l'on nomma Umeyashiki, le domaine des pruniers, et il fut ouvert au plus grand nombre. Les prunes pouvaient être marinées et vendues au marché mais on en faisait aussi un médicament contre les coups de soleil et les vertiges (et j'en aurais bien eu besoin !!).

    Les pruniers sont toujours là, c'est toujours ouvert au public mais l'espace s'est considérablement restreint à cause de la voie de chemin de fer qui s'est construite non loin. On peut toujours observer les shinkansen passer à l'ombre des pruniers, c'est un autre spectacle...

     

    Au sud de Shinagawa

     

    Au sud de ShinagawaN°72 はねたのわたし弁天の社, Haneda no watashi Benten no yashiro, le bac d'Haneda et le sanctuaire de Benten.

    Ouh, à qui sont ces jolies jambes toutes poilues ??!! Au premier plan, on voit les jambes du batelier qui traverse la Tamagawa, au loin un phare qui indique un banc de sable et sur la gauche, le sanctuaire de Benten qui renfermait une statue exécutée par Kukai (appelé aussi Kobo daishi) lui-même. Le sanctuaire se trouve sur l'île de Kanamejima sur la côte d'Ogigahama... la toponymie tourne autour d'une histoire d'éventail difficile à expliquer.

    Tout ce que je sais c'est qu'aujourd'hui plus besoin de bac car il y a un pont et le phare a été remplacé par la tour de contrôle de l'aéroport d'Haneda.

    Au sud de Shinagawa


  • IchigayaN°41市ヶ谷八幡, Ichigaya Hachiman. 

    Ichigaya signifie la vallée du marché sauf que.... il n'y a pas de marché. L'origine du nom nous est inconnue car s'y trouvait surtout des maisons de thé.

    Nous sommes près du château du shogun, au bord de la douve Sotobori près de laquelle on trouve encore aujourd'hui un sanctuaire dédié à Hachiman, divinité shinto de la guerre.

    Ce sanctuaire fut fondé au 15ème siècle et détruit presque aussitôt, puis reconstruit par Tokugawa Ieyasu dans les années 1596-1615 pour que la divinité protège le château d'Edo.

    Le temple était célèbre pour ses cloches, d'ailleurs un des 9 clochers à horloge de la capitale s’y trouvait. Il était aussi connu pour sa kagura et sa scène ouverte. On y trouve aussi un autel consacré à Inari.

    Aujourd'hui, le sanctuaire est un peu caché par les buildings. C'est un peu comme Hanazono jinja à Shinjuku, en léger retrait de la folie urbaine, un peu de sérénité s'installe. En même temps, Ichigaya est plutôt un quartier calme... tellement calme qu'on vient y pêcher dans le canal, près de la gare.

    Ce qui est aussi amusant, c'est que non loin de là, se trouve le Ministère de la Défense.

     photo DSCN6068_zps5f438fc7.jpg


  • 6 décembre 2014

    Joyeuse Saint Nicolas !!! Je ne vais pas chercher du pain d'épices, mais des ponts. C'est une histoire d'eau...

    Vers Hiroo et MeguroN°22広 尾ふる川, Hiroo Furukawa

    Hiroo est aujourd'hui connu pour ses ambassades et son quartier chic. Or, il n'y a pas si longtemps, Hiroo n'était encore qu'une vaste plaine recouverte de prêles. Ainsi, Hiroo était parfois surnommée 土筆の原Tsukushi no hara et les gens venaient ici pour s'échapper de la ville, admirer la nature et les moulins à vent.... Cela semble si lointain !

    Le pont de l'estampe est le "quatrième pont" 四の橋shi no hashi, parfois appelé 相模どのの橋 Sagamidono no hashi car le seigneur de Sagami (ancienne province qui correspond vaguement à l'actuelle Kanagawa) résidait non loin.

    L'endroit était connu pour un de ses restaurants : Owariya qui était réputé pour ses plats d'anguilles. Rebaptisé Kitsune, il était même répertorié sur les cartes de la capitale. La gloire en somme, une sorte d'équivalent de l'étoile du guide Michelin...

    La Furokawagawa coule toujours sous la voie express mais pour connaître quel pont correspond précisément à l'estampe d'Hiroshige, cela reste un grand mystère. Le seul 狐 kitsune, renard,  que vous trouverez ici sera certainement dans vos udon mais pas dans un plat d'anguilles.

    Vers Hiroo et Meguro

     

    Vers Hiroo et MeguroN°111目黒太鼓橋夕日の岡, Meguro taikobashi Yūhi no oka, Le pont tambour de Meguro et la colline du soleil couchant

    Du côté d'Ebisu on construisait des simulacres du Mont Fuji, à Meguro, on chassait le faucon et il y avait des forêts et des champs...

     Les ponts tambours ne sont pas rares en Asie, mais qu'à cette époque, à Tokyo, on trouve un pont de pierre, ça c'est unique !

    La colline abritait la résidence du seigneur d'Etchû (aujourd'hui Toyama), le daimyô Hosokawa.

    Derrière, se trouvait le Myooin fondé par le moine anachorète Shinen.

    Le nom Meguro vient de Meguro Fudô, Fudô aux yeux noirs ! Déjà que Fudô n'est pas le personnage du panthéon bouddhique le plus attirant....

    En fait, il faut remonter à la naissance de la capitale elle-même lorsque le moine Tenkai, ami de Ieyasu Tokugawa, lui suggéra de protéger sa capitale par des divinités en construisant 5 monastères dont chacun furent consacrés à Fûdô-myô. Les statues qui y furent placées avaient chacune des couleurs d'yeux différentes. Celui de Meguro était le plus grand mais aussi le plus important.

    Vers Hiroo et Meguro

    La Megurogawa fut, elle, épargnée par cette folie de la voie express ! Et c'est tant mieux car longer la rivière reste un de mes passe-temps favori par beau temps. Cependant, le doute subsiste : quel pont ?? Il n'y a plus de pont tambour depuis belle lurette. Un des ponts reprend un peu cette structure cependant celui d'Hiroshige était celui qui menait les pèlerins au Ryusenji 滝泉寺 ou Meguro Fudoson, par la rue qui justement se nomme 行人坂 kôjinzaka ou gyôjinzaka. A cet endroit, il y a un temple, le Daienji 大円寺, près duquel devait se trouver autrefois le Myooin. Ce temple possède 500 rakas, les disciples de Bouddha. Toutes les statues sont uniques, chacune ayant un visage et une posture différente. C'est à voir et c'est gratuit! Par contre, c'est vraiment une pente abrupte, le plus facile c'est de partir de la gare de Meguro et d'aller en direction de la Megurogawa et non l'inverse.

    Vers Hiroo et Meguro

    Vers Hiroo et Meguro

    Le Myooin/Daienji est aussi lié aux incendies.... En 1774 c'est à cet endroit que prend l'un des incendies les plus meurtriers de la capitale connu sous le nom du grand incendie de Meiwa 明和の大火 (et donc parfois appelé l'incendie de gyôninzaka) faisant environ 15000 morts.

    Mais avant ça, c'est ici que se réfugièrent certaines personnes ayant perdu leur foyer lors de l'incendie de Tenna en 1682 天和の大火 dont Yaoya Oshichi 八百屋お七, la fille du marchand de fruit et légume Oshichi qui tomba amoureuse d'un des moines et afin de le retrouver, provoqua un incendie (ça fait très psychopathe...). Elle est alors condamnée à périr sur le bûcher à l'âge de 16 ans. L'histoire est assez connue et fut adaptée notamment en pièce de théâtre kabuki.

     

    Vers Hiroo et MeguroN°23 目黒千代か池川, Meguro Chiyogaike, L'étang Chiyogaike à Meguro

    La chute d'eau et l'étang étaient encore là en 1930 et si je ne sais pas dans quel but cela fut aménagé, le lieu est lié à la légende d'O-Chiyo. Elle se serait noyée suite à la condamnation à mort de son seigneur Nitta Yoshioki qui finit noyé dans la Tamagawa. Elle choisit de mourir de la même façon... Romantique. On notera que c'est un thème récurrent, les femmes se sacrifient assez souvent par amour dans les histoires japonaises....

    Maintenant, c'est un quartier résidentiel. Un peu plus haut (oui parce que Meguro, c'est très pentu....) il y a une sorte de terrain de jeux où une pancarte indique qu'il y avait autrefois un lac en présentant l'estampe. On est très loin d'un paysage romantique. Pour cela, allez du côté de Nakameguro, promenez-vous le long de la Megurogawa. Aujourd'hui, je suppose que l'âme tourmentée d'O-Chiyo doit hanter un bâtiment résidentiel situé légèrement en contrebas, là où devrait se trouver ledit lac.

    Vers Hiroo et Meguro

     


  • 30 novembre

    Allons au Nord de Tokyo, du côté du bien nommé Kita-ku justement, à Ôji, puis faisons un détour à Saitama du côté de Kawaguchi.

     

    Si j'ai trouvé à Ôji un côté plaisant et bucolique, Kawaguchi m'a fait l'effet d'une cité dortoir peu attrayante. Mais après tout, je ne suis pas à la recherche d'un nouveau quartier où emménager....

     

    Donc étape numéro 1 : Ôji !

    Il y a plusieurs scènes qui se réfèrent à Ôji dont la plus surréaliste de toute la série : l'estampe n°118 !

    N°118 王子装束ゑの木大晦日の狐火, Ōji shōzoku wenoki ōtsugomorihi no kitsunebi,  Renards de feu la nuit du Nouvel An sous l'arbre enoki près d'Ôji.

    C'est la vignette la plus amusante car elle ne ressemble en rien aux scènes de la vie quotidienne ou aux paysages auxquels nous avait habitués Hiroshige.

    Il était dit que le 31 au soir, les renards se réunissent sous cet arbre pour que leur pouvoir magique se renforce pour l'année à venir. De leur gueule s'échappe alors une flamme, semblable à un feu-follet. Plus il y en a, plus la récolte sera bonne. Là, les renards se transforment en dames de cour d'où l'emploi du terme shôzoku qui signifie costume. Ensuite, le cortège se rend au sanctuaire d'Inari tout proche pour entendre les ordres de leur maître.

    En attendant, si le (en vérité) minuscule arbre enoki a survécu aux bombardements, suite à la destruction totale d'Oji, le vaste espace rural s'est lui aussi transformé en bourgade. Toutefois, aujourd'hui, on peut trouver un petit temple consacré à Inari à côté du petit arbre.

    Si vous allez à Ôji le 31 décembre, vous pourrez suivre une procession rappelant ce mythe.

     

    Du côté d'Ôji et de Kawaguchi

     

    Du côté d'Ôji et de KawaguchiN°18 王子稲荷の社, Ōji Inari no yashiro, Le sanctuaire d'Ôji Inari 

    Eh bien, justement le voici ce sanctuaire où tous nos renards se rendent. Il est associé au célèbre sanctuaire de Kyoto Fushimi Inari-taisha et consacré à Inari, le dieu (ou déesse) ayant l'apparence d'un renard et lié aux récoltes mais également au succès et à la prospérité. Il fut fondé avant la période Edo et ne subit que peu de modifications au cours des ans.

    Les sanctuaires consacrés à Inari sont souvent aménagés en retrait de la ville afin de mieux répondre au caractère de la divinité et de son messager, le renard. De plus, il fut d'abord vénéré dans les campagnes avant de gagner les villes et finalement remporter la palme de la divinité la plus répandue sur le territoire nippon. A tel point, qu'Inari n'est plus seulement une divinité shinto mais aussi par syncrétisme, une divinité du panthéon bouddhique. De plus, il y a autant de forme du dieu que de pratiquants, chacun s'étant créé une image personnelle de ce dieu.

    Concernant cette estampe, une fois par an, se déroule tako no ichi 凧市, la kermesse des cerfs-volants. C'était à l'origine pour protéger les récoltes. Logique me direz-vous pour une divinité liée au monde campagnard. Sauf qu'avec le temps, c'est devenu une protection contre les incendies, hibuse no tako 火防の凧, tout simplement car c'était un des jours les plus chaud et sec de l'année, donc potentiellement celui où il y aurait beaucoup d'incendies. Autrefois, on le mettait dans la pièce principale puisque c'était là que se trouvait le foyer. Maintenant, vous pouvez toujours vous en procurer un dans ce temple le 6 février puis le placer dans votre cuisine.

    Du côté d'Ôji et de Kawaguchi

    La vue a changé. Hiroshige met en avant le mont Tsukuba, mais la ville dans son plein essor cache cette vue. Vous verrez encore les trains passer et vous entendrez les rires des enfants car au pied du temple et dans son enceinte se trouve une maternelle.

     

    Du côté d'Ôji et de KawaguchiN°17 飛鳥山北の眺望, Asukayama kita no chōbō, Vue vers le nord depuis le mont Asuka

    C'est le premier parc publique du Japon !

    Le terrain fut offert par le shôgun Yoshimune en 1737 au monastère bouddhique Kirinji qui était lié au sanctuaire, shintoïste lui, de Kumamo-gongen de la province de Kii (aujourd'hui Wakayama) d'où Yoshimune était originaire. C'est pour célébrer cet évènement qu'on y plantât des cerisiers tout en rendant l'entrée libre.

    Par la suite, arriva ce qui arrivait habituellement : maisons de thé et établissements de plaisance s'y établirent. C'était donc devenu un endroit parfait pour pique-niquer et pour observer le mont Tsukuba, toujours présent au loin.

    Du côté d'Ôji et de Kawaguchi

    Oui, sauf que.... comme pour l'estampe précédente, on ne voit plus rien sauf les trains et le Shinkansen. En effet, la colline donne sur la gare située en contrebas. Si vous regardez au sud, vous pourrez observer le passage du tramway de la ligne Toden Arakawa... c'est selon les goûts. Le parc existe toujours cependant. Un peu kitsch avec ce château au centre et d'anciens trains, mais les enfants sont ravis.

     

    Du côté d'Ôji et de KawaguchiN°19 王子音無川堰棣世俗大瀧ト唱, Ōji Otonashigawa entei, sezoku Ōtaki to tonau, Barrage sur la rivière Otonashi à Ôji.

     Cette digue fut construite en 1657. On a l'a dit plus haut, le Kirinji une annexe de Kumano-gongen. Or là-bas coule une rivière qui se nomme Otonashigawa qui peut se traduire par la rivière calme.... les Japonais aiment les parallèles et donc à Ôji aussi la rivière porte ce nom. Le temple était populaire sous les Tokugawa mais perdit son prestige sous l'ère Meiji. Tous les bâtiments furent abandonnés sauf l'Amida-dô.

    La chute se nommait Ôtaki, ce qui était exagéré car elle est en fait toute petite. Maintenant, il n'y a plus de chute du tout.

    Du côté d'Ôji et de Kawaguchi

    C'est moins spectaculaire aujourd'hui mais tellement agréable. Tout a été aménagé et c'est le départ d'une très jolie promenade du côté d'Ôji. En été, les enfants viennent se baigner et s'asperger d'eau. C'est vraiment devenu un petit endroit charmant.

     

    Du côté d'Ôji et de KawaguchiN°49  王子不動之滝, Ōji Fudō no taki,   La cascade de Fudō à Ōji

     Fudô est une divinité qui protégeait les fidèles par le fer et le feu. Il est représenté comme un guerrier muni d'un sabre enflammé le plus souvent. Il devint donc une protection contre les incendies et je ne sais pour quelle raison, il devint le saint patron des ophtalmos de l'époque....

    Il y avait 7 chutes à Ôji et comme les autres représentées par Hiroshige, elle était en réalité beaucoup moins impressionnante.

     

    Du côté d'Ôji et de Kawaguchi

    C'est le grand mystère.... Je sais qu'Hiroshige pouvait transformer certains éléments pour les rendre plus impressionnants, mais je n'ai trouvé aucune cascade.... ni d'endroit sacré pouvant rappeler ce lieu. D'habitude, ce qui touche au sacré perdure d'une manière ou d'une autre. Pas dans ce cas sauf si je suis passée à côté de quelque chose....

     

    Du côté d'Ôji et de KawaguchiN°88 王子滝の川, Ōji Takinogawa, la rivière Takino à Ôji

    Et mystère n°2, le lieu consacré à Benten a aussi disparu !

     

     En fait,  le nom de la rivière est la Shakujigawa et il y avait une des 7 cascades d'Ôji située près d'une grotte consacrée à la déesse Benten. Le sanctuaire que l'on peut apercevoir sur l'estampe, se nomme Matsubashi Benten parfois appelé Momijidera à cause de ses magnifiques érables. Il a prit le nom du pont qui menait à la route Nakasendo, une route qui va vers Kyoto. Les pèlerins passaient donc par Ôji gongen et le Kirinji avant de se rendre au monastère Kongoji.

    Le lieu est toujours indiqué contrairement à la cascade de Fudô mais la grotte n'est plus. Il reste un espace qui ressemble à un amphithéâtre de verdure menant au bord de la rivière. C'est un peu bizarre. Par contre, les érables sont toujours aussi beaux à regarder.

     

    Du côté d'Ôji et de Kawaguchi

    Du côté d'Ôji et de Kawaguchi

     

    Etape n°2 : Kawaguchi

    Du côté d'Ôji et de KawaguchiN°20 川口のわたし善光寺, Kawaguchi no watashi Zenkōji, Le transbordeur de Kawaguchi et le temple Zenkôji.

     Kawaguchi était réputée pour sa vaisselle métallique et le Zenkôji dont on voit le toit sur l'estampe. Le temple appartient à l'école Tendai et est une annexe du centre religieux de la province de Shimano (Préfecture de Nagano).

    Il est réputé pour une statue de bouddha qui n'est exposée au public qu'une fois tous les 17 ans ! Cette cérémonie se nomme "l'ouverture de l'arche" kaichô 開帳.

    L'histoire est assez simple, un moine, Teisen, fait un rêve où le Bouddha Amida lui demande de faire une statue. Il collecte de l'argent et au lieu de fabriquer juste une statue, il en fait trois : Amida, Kannon et Seishi deux bodhisattvas. On n'est jamais trop pieux.... Bref, typique.

     

    Du côté d'Ôji et de Kawaguchi

     

    En attendant, oubliez le transbordeur, aujourd'hui il y a un énorme pont métallique qui relie les berges.

    Le Zenkôji est toujours présent mais la structure est contemporaine. Cela fait même un peu préfabriqué avec cet immense espace sur les berges, les tours d'habitation d'un côté et la piste d'entraînement pour les moto-écoles de l'autre.