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Par flyzoostation le 5 Mai 2019 à 12:07
Katsushika n'est pas un haut lieu du tourisme de Tokyo et n'est pas spécialement reconnu pour ses paysages ou ses lieux historiques. Pourtant il n'y a pas si longtemps, il y avait quelques lieux pittoresques.
N°93 にい宿のわたし Niijuku no watashi, le bac de Niijuku.
Voici le débarcadère de Niijuku sur la Nakagawa. Le bac permet de joindre les villages de Kameari et Niijuku.
Sur la gauche, nous sommes sur la rive du village de Kameari avec ses deux restaurants célèbres à l'époque : le Fujimiya et Shibataya.
Aujourd'hui il y a un petit ponton avec des bateaux amarrés mais je doute que ce sois un bac puisqu'il y a un pont pour les voitures et piétons et un autre pont pour le train plus loin. Les berges sont aussi plutôt vide, par contre il y a un grand shopping mall une fois que vous êtes à Kameari.
Si vous souhaitez faire l'expérience d'un bac à l'ancienne, il existe toujours du côté de Shibamata Yagiri no watashi où une barque traditionnelle vous propose un passage sur l'Egogawa.
N°33 四ツ木通用水引ふね Yotsugi dōri yōsui hikifune, chemin de halage le long de la route Yotsugi.
Le canal fut construit au début du 17ème siècle pour alimenter en eau le quartier de Fukugawa, puis irriguer les champs ou transporter des marchandises. Le canal étant peu profond, il était impossible de naviguer sans faire appel à des haleurs. Petit à petit, des bateaux de plaisance pour 2 ou 3 personnes firent également leur apparition pouvant amener les voyageurs jusqu'à Kamearimura où le shogun avait établi son pavillon de chasse.
Sur l'estampe, le canal est courbé, mais sur le terrain il est bien rectiligne et suit la route amenant à Yotsugi. On retrouve les restes du tracé du canal avec un petit cours d'eau artificiel et un petit parc aménagé au centre de la route avec des panneaux expliquant les arrêts, le fonctionnement et l'histoire du canal.
Si quand vous étiez petits, vous regardiez Olive et Tom (Captain Tsubasa), sachez que Yotsugi pour amener des touristes et faire revivre le quartier a fait ériger plusieurs statues des personnages un peu partout autour de la gare et dans les parcs. Vous pouvez ainsi suivre le tracer du canal jusqu'à Kameari, puis partir à la recherche des 8 statues des personnages principaux de la série.
N°64 堀切の花菖蒲 Horikiri no hanashōbu, le jardin d'iris d'Horikiri.
Il y a toujours eu des iris semblerait-il, cependant sa culture prit une ampleur particulière quand Kodaka Izaemon fit pousser des centaines de variétés différentes et plusieurs milliers de fleurs sur ses terres.
Hier comme aujourd'hui, vous pouvez toujours venir en juin admirer ces fleurs dans deux parcs : Horikiri Shobuen (ici représnté) et Mizumoto Park.
N°92 木母寺内川御前栽畑 Mokubōji Uchigawa Gozensaibata, le temple Mokuboji, le potager sur la crique d'Uchigawa.
Le temple Mokuboji aurait été bâti vers le 10ème s. suite à une légende. Il n'était à l'origine qu'une chapelle construite près du tertre où reposaient les restes d'un enfant Umekawa Maru qui aurait été kidnappé par des trafiquants d'esclaves, emmené de force depuis Kyoto vers Edo où il mourut. Sa mère désespérée partit à sa recherche et devint folle : une histoire parfaite pour une pièce de théâtre Noh encore jouée aujourd'hui Sumidagawa.
Sur l'estampe, ce n'est pas le temple qui est visible mais un restaurant populaire de l'époque : Uchan dont les spécialités étaient les patates douces et des petits coquillages appelés shijimi.
Sur les terrains du temple, il y avait aussi un potager dont les légumes étaient servi à la cour du shogun.
De nos jours, il y a toujours le temple mais il est rebaptisé en temple Umekawa bien qu'on trouve aussi le nom de Mokuboji sur les plaques à l'entrée. Les bâtiments sont moderes. Tout autour il y a un grand parc avec des jardinières où l'ont fait pousser quelques plantes, des étendues de pelouses et plusieurs terrains de sport : tennis, baseball...
N°35 隅田川水神の森真崎 Sumidagawa Suijin no mori Massaki, la forêt du temple Suijin, Massaki sur la Sumida.
Le spectateur est sur la rive où se du temple Suijin et regarde vers la rive de Massaki. On peut voir le torii du temple qui est au bord de la Sumida puisque ce temple lui est consacré comme l'indique son nom. On y adorait un dragon (souvent lié aux éléments et à l'eau en particulier). Le quartier de Massaki lui était surtout connu pour ses nombreux temples.
Aujourd'hui, c'est impossible de voir de l'autre côté à cause du réaménagement des berges qui ont été surélevées et surmontées d'une autoroute même si un temple dédié à la Sumida existe encore.
N°63 綾瀬川鐘か淵 Ayasegawa Kanegafuchi, la rivière Ayasegawa et Kanegafuchi.
La région était populaire pour ses fleurs, ses acacias, dont l'un forme le cadre de cette estampe et pour y voir les lucioles. Le nom Kanegafuchi, le gouffre de la cloche, vient du fait que lors de son transport sur le fleuve, le bateau se renversa et la cloche coula sans qu'on puisse la récupérer.
On peut toujours voir depuis Uchigawa, l'Arakawa et la Sumida se retrouver. Pas l'Ayase qui retrouve l'Arakawa plus loin. En fait, il y a une bande de terre qui sépare les deux et qui longe le parc aux iris d'Horikiri.
La pointe donne aussi l'impression d'un dépotoir sous l'autoroute aérienne.
N°36 真崎辺より水神の森内川関屋の里を見る図 Massaki atari yori Suijin no mori Uchigawa Sekiya no sato wo miru zu, View depuis Massaki et le temple Suijin sur la crique Uchigawa et Sekiya.
Cette fois-ci, c'est la rive opposée du No35 ! On peut voir l'extrêmité de Mukojima et le torii de Suijin.
De nos jours, ce côté de la rive est plutôt attrayant avec des berges aménagées pour les jogger, des parcs longeant la Sumida offrant une très belle vue sur le fleuve. Mais comme je le disais, impossible de voir la berge opposée puisque la vue est bouchée par l'autoroute et la surélévation de la berge.
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Par flyzoostation le 24 Avril 2018 à 08:30
Nippori est connu pour ses magasins de tissus, le rêve de toute couturière (ou couturier), pas très loin se trouve également le cimetière de Yanaka où reposent quelques célébrités, mais à Nishi-Nippori, que trouve-t-on ?
...des temples et des jonctions de lignes de trains/métro. Mais à l'époque d'Hiroshige, ce devait être plaisant de s'y aventurer.
N°14 日暮里寺院の林泉 Nippori jiin no rinsen, les jardins des monastères de Nippori
Ce quartier fut paisible, presque oublié et n'ayant aucun attrait particulier jusqu'à la fin du 17ème s. où de nombreux monastères y furent transférés. 3 furent importants : Myoryuji, Shûshôin et Shôunji dont les magnifiques jardins leurs valurent d'être nommés 寺院の林泉 jiin no rinsen, monastères des bois et sources.
Sur cette estampe, nous sommes dans celui appartenant à l'école Nichiren, Shûshôin qui fut transféré à Nippori en 1668. Le jardin fut copié sur celui de Myoryuji mais s'en distinguait par de nombreux monticules, rochers et arbres aux formes bizarres. L'endroit fut très apprécié, surtout à l'époque de la floraison des cerisiers.
Aujourd'hui encore vous trouverez un agréable petit jardin et des temples tout autour, le tout surplombant la route et les voies ferrées.
N°15 日暮里諏訪の台 Nippori Suwanodai, la falaise Suwano à Nippori.
Le petit chemin de l'estampe n°14 mène à la vue N°15 qui appartient au sanctuaire Suwamyôjin.
Ce sanctuaire vit son territoire étendu grâce à Ota Dokan et devint vite célèbre pour sa falaise d'où on pouvait apercevoir le Mont Tsukuba, le Nantaiji de Nikkô, les rizières environnantes etc...
De nos jours ne vous attendez pas à voir aussi loin. Vous apercevrez les toits des maisons, les immeubles mais guère plus.
N°16千駄木団子坂花屋敷 Sendagi Dangozaka Hanayashiki, le parc floral de Dangozaka, Sendagi
Sendagi signifie mille fagots et son origine viendrait des paysans qui y ramassaient du bois afin de le vendre. Le quartier fut assimilé à la capitale en 1745 et était connu pour sa colline à dango. On y vendait ces petites friandises et du haut de la colline, on pouvait admirer la vue sur la ville basse.
Hiroshige a représenté un jardin planté de pruniers, de cerisiers et autres fleurs, agrémenté d'un étang avec des lotus. On peut également voir un escalier qui est surplombé par un pavillon : le Shisentei (le pavillon des 4 saisons) qui forme le Hanayashiki (le pavillon du parc floral). L'édifice possède 2 étages, ce qui est rare. A l'époque, de ses fenêtres on pouvait également apercevoir un autre étang : Shinobazuike à Ueno.
Ici la composition est assez étrnage puisque le bas de l'estampe représente des fleurs printanières alors qu'en haut ce sont des fleurs automnales. Comme d'habitude, notre artiste joue avec les mots.
Ah que j'aurais voulu voir tous ces échoppes à dango !!! Et les manger en admirant ce jardin et la vue sur Ueno au loin... Peine perdue, il n'y a plus qu'une route goudronnée....
N°102 蓑輪金杉三河しま Minowa Kanasugi Mikawashima, les villages de Minowa, Kanasugi et Mikawashima.
On fait références à 3 villages délimités d'un côté par Yoshiwara et de l'autre par la voie qui mène aux provinces du Nord : l'Oshûkaido.
Le spectateur est à Minowa et il regarde en direction de Mikawashima en passant par Kanasugi. C'était très rural et le resta jusqu'à la fin de la période Edo. On y cultivait essentiellement du riz et des légumes dont le daikon.
Du coup, c'est parfait pour chasser au faucon ! Et d'après vous, quel animal pouvait-on chasser ? Le tâncho qui est une cigogne à tête rouge. Normalement c'est un symbole de longévité, ce qui n'empêche ni sa chasse, ni sa consommation. Mais le nombre de cigognes chassées était faible, la première proie étant offerte à l'empereur.
Oiseau migrateur, la cigogne était chassée en hiver. Mais on les protégeaient et les nourissaient aussi en aménageant des enclos qui étaient gardés et auprès desquels il était interdit de faire du bruit.
Aujourd'hui faites du bruit, car c'est un parc avec des balançoires, un toboggan etc.... Adieu ruralité, bonjour petits lotissements. Nous ne sommes pas prêts de revoir des cigognes dans le coin.
Par contre, si vous vous promenez dans le coin, Nezu-jinja vaut le détour. C'est, à mon avis, un des plus beaux temples de Tokyo. Allez-y pendant la floraison des azalées en avril.
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Par flyzoostation le 17 Avril 2018 à 06:48
C'est une balade que je recommande fin avril/début mai lors de la floraison des glycines qui font la réputation de Kameido Tenjin.
N°65 亀戸天神境内 Kameidō Tenjin keidai, à l'intérieur du sanctuaire de Kameido Tenjin.
Le sanctuaire est consacré à Sugawara Michizane, un ministre et poète de la période Heian. Une fois déifié, il devient le protecteur des savants et des étudiants mais le temple abrite aussi le dieu du tonerre Tenjin (ne cherchez pas la relation...).
Sauf que Michizane mourut en exil près de Fukuoka, très loin d'Edo donc. On y trouve le sanctuaire principal lié au culte de Michizane. La fondation de celui de Kameido est lié au rêve d'un prêtre en 1662, Torii Nobusuke. On lui demanda de prendre un morceau du prunier sacré du sanctuaire et d'en faire une statuette de Michizane, et pour je ne sais quelle obscure raison, cette statuette fut réalisée à Edo, le lieu de sa réalisation, Kameido donc, devenant aussitôt une terre consacrée pour le culte de Tenjin.
Pendant une année, la chapelle resta modeste mais après l'incendie de 1657, la ville s'étendit et le shogun Ietsuna, grand adepte du culte de Michizane, agrandit le tout histoire que ça ait de la "gueule".
Tout fut préservé ! Vous pourrez vous aussi admirer les glycines et le pont tambour en bois vermeil (il y en a un autre en pierre) si jamais vous y allez. Kameido est un endroit assez intéressant pour ceux qui aiment les matsuri et les omamori puisque non seulement la floraison des glycines donnent lieu à des célébrations, mais vous pourrez aussi voir une parade de samourai et récupérer un usokae pour vour protéger des mauvaises langues ou autres perfidies à votre encontre.
N°30 亀戸梅屋舗 Kameido Umeyashiki, le jardin des pruniers de Kameido.
A l’époque d’Edo, Kameido était l’une des banlieues de la ville. Pour y accéder, le plus simple était de prendre le bateau et de longer le canal Jikkengawa jusqu’à Yanashima où se situaient le célèbre temple du bodhisattva Myoken ainsi que la maison de thé Hashimotoya.
A quelques centaines de mètres en aval du temple, on trouvait le sanctuaire de Kameido-tenjin et Kameido Umeyashiki, le celèbre jardin de prunier.
Au début du 18ème siècle, la beauté des arbres en fleur et leur parfum furent remarqués par le shôgun Yoshimune alors qu’il passait par là en 1720. Le jardin est aussi appelé Seikoan (refuge parfumé de pureté). A l’époque d’Hiroshige, le jardin était clôturé et on pouvait l’admirer de l’extérieur.
Cette estampe, comme d'autres de cette série, servit de modèle pour Van Gogh qui le copia à l'identique dans sa structure mais avec sa petite touche personnelle.
On aimerait que, comme à Kamata, il y ait au moins un ersatz de ce jardin, mais tout a disparu, Garyubai le dragon couché était particulièrement célèbre, mais périt après l’inondation de 1880.
N°31 吾嬬の森連理の梓 Azuma no mori Renri no azusa, le sanctuaire d'Azuma no mori et le camphre enlacé.
En dépit de son nom, la feuille ne représente ni un sanctuaire ni un arbre exotique mais le canal jikkengawa dont les rives sont régulièrement plantés de cerisiers.
On voit le sanctuaire au fond, il se trouvait non loin de Fukujinbashi jeté sur le canal jikkengawa. La divinité qui était vénérée à Azuma était Otachibanahime no mikoto. Elle était l’épouse du prince Takeru Yamato no mikoto, guerrier mythique et conquérant du territoire sur l’île de Honshu.
Le mot Azuma remonte à la légende décrivant la célèbre campagne de Yamato Takeru à l’est, dans le pays où fut fondé Tokyo. Lorsqu’il gagna la province de Sagami, il voulu traverser la baie d’Edo quand une tempête éclata. Voulant apaiser les flots, sa femme se sacrifia en se jetant à la mer. Arrivé sain et sauf à Yushima, il se tourna vers l’endroit où sa femme s’était jetée et s’écria Ah Tsuma (mon épouse) ! d’où le méchant jeu de mot Azuma…. Qui devint un synonymes poétiques pour les provinces orientales en général.
Toujours liée à cette légende, un camphrier au deux troncs soudés poussait ici, renri no kusu 連理の梓, ( les kanji s’écrivent avec azusa 梓 au lieu de kusu 楠). Quelques jours après la mort de la princesse, les flots rejetèrent sur la côte son peigne qui fut solennellement enterré et Yamato Takeru enfonça au-dessus du tertre deux bâtonnets fait de camphrier en songeant que s’ils donnaient des racines, il pourrait instaurer l’ordre dans le pays. Ce qui advint.
Un arbre n’ayant qu’une seule racine et un tronc féminin et masculin, symbolise également l’amour des époux survivant même à la mort (les deux sens se retrouvent dans le mot renri 連理).
Renri no kusu éteit donc considéré comme un arbre miraculeux qui avait le don de guérir les maladies.
C'est tellement poétique ! J'aurais bien voulu voir ce camphrier à double tronc mais à mon avis son bois a dû être vendu depuis belle lurette.
Pourtant un petit sanctuaire subsiste, qui pourrait croire qu'il est le reliquat d'une histoire si émouvante ?
N°32 柳しま Yanagishima, l'île Yanagi
L'île des saules. Agglomération située au croisement de deux canaux : Kita et Jikkengawa. En 1713 le village de Yanagishima fait partie d’Edo grâce à un pont qui le relie à la ville. Le Yanagibashi, le pont des saules. Mais Edo avait déjà un pont des saules. Ce dernier devient alors le moto-yanagibashi.
Depuis Yanagibashi, on partait en bateau vers les quartiers réservés de Fukugawa, Shin-Yoshiwara et Mukojima et des maisons vertes y firent bientôt leur apparition, prenant part aux banquets et aussi aux distractions sur les bateaux (funeasobi). De tous les établissements de plaisance, le plus célèbre Hashimotoya « Près du pont » un établissement de luxe destiné aux banquets. On peut voir sur l’estampe, le temple Myokendo du monastère Hoshoji appartenant à l’école Nichiren. Consacfré au bodhisatva de Myoken incarnation de la grande ourse et patron du Japon protégeant les gens du feu et leur donnait longévité et bonheur.
Le vieux pin à l’entrée était vénéré comme le lieu d’habitation du bodhisatva et on l’appelait seiko-matsu « pin visité par l’étoile » ou Seinen matsu « Pin millénaire »
Le pont existe toujours et pour renforcer l'idée, des saules pleureurs ont été plantés non loin.
Bien sûr, pas d'île à proprement parlé, mais le croisement des deux canaux visible sur l'estampe est toujours là dans la réalité. Le temple aussi est présent et comme pour nous faire un pied de nez, quand j'y suis allée, il n'y était pas question d'Hiroshige mais d'Hokusai.
N°104 小梅堤 Koumetsutsumi, la digue de Koume.
Il n'y a rien de bien particulier sur cette estampe, car à l'époque à Koume, c'était plutôt désert mis à part la demeure du clan Mito affilié au Tokugawa et une soixantaines de foyers. On y cuisait des tuiles aussi.... le village était connu pour ses pruniers, d'où son nom mais ils sont absents du tableau.... Personnellement, je crois que les ponts fascinaient Hiroshige.
Quand en 1722 l'acqueduc devint inutile, le canal laissé à sa place servait au transport des marchandises. Etant trop étroit, on avait recourt au halage et il fut donc nommé Hikifunegawa 引船側. Cependant, aucune scène de halage n'est représentée ici, elle le sera sur l'estampe 37 mais pour un lieu du côté de Katsushika.
Le quartier a beaucoup changé au cours du temps. Ces derniers temps, il y eu également beaucoup de réaménagement avec la construction de la Sky Tree, le rendant beaucoup plus vivant qu'autrefois.
N°91 請地秋葉の境内 Ukechi Akiba no keinai, à l'intérieur du sanctuaire Akiba à Ukeji.
Il y avait ici un sanctuaire consacré à Inari, divinité des récoltes souvent accompagné d'un renard ou symbolisé par cet animal.
Mais ce culte fut plus tard associé avec celui d'Akiba-daigongen divinité du feu.
En 1702, le prince Honda finança le construction à Ukeji d'un sanctuaire qui reçut le patronnage du shogun : Akiba-jinja. On y trouvait la statue du dieu sous la forme d'un tengu debout sur un renard blanc sur fond de flammes (le cirque avant l'heure, un sens de la représentation hors norme, quelle mise en scène !). Comme beaucoup de sanctuaire, c'est son jardin qui fit sa popualrité, surtout en automne, comme on peut le voir ici.
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Par flyzoostation le 15 Janvier 2018 à 07:18
Si les distances étaient calculées depuis le pont de Nihonbashi, le véritable point de départ de la route du Tôkaidô menant à Kyôto était Shinagawa. C'est ici que l'on faisait ses adieux aux voyageurs. Et donc ce va-et-vient perpétuel ainsi que le quartier ne pouvaient qu'inspirer les artistes de l'époque.
N°28 品川御殿やま Shinagawa Gotenyama
Gotenyama signifie la montagne du palais parce que figurez-vous qu'il y avait autrefois un palais. Mais même à l'époque d'Hiroshige, celui-ci n'existait déjà plus puisqu'il avait brûlé à la fin du 17ème s. A la place, on planta des cerisiers et l'endroit devint vite populaire notamment à cause de l'association cerisier et mer.
Parce que oui, aujourd'hui, on peut apercevoir la baie depuis Shinagawa mais la mer est encore loin. Ce qui n'était pas du tout le cas à l'époque om vous pouviez ramasser les coquillages les pieds dans l'eau comme on peut le constater sur l'estampe.
Cependant, y compris à l'époque d'Hiroshige, ce lieu devait radicalement changer car on y prélevait la pierre nécessaire à la construction de fortins maritimes. Suite à l'arrivée des navires du commodore Perry, les autorités commencèrent à s'inquiéter de la défense côtière.... trop tard.
Aujourd'hui, plus de cerisier, plus de vue sur la mer ni de falaises mais des immeubles, des gares et des routes.
N°83 品川すさき Shinagawa Susaki
Comme je l'ai dit, Shinagawa est un lieu de passage. D'ailleurs, le mot Shinagawa qui signifie rivières de marchandises met bien en valeur l'importance du commerce dans cet ancien faubourg de la ville. De plus, c'était un lieu de plaisance réputé puisqu'il rivalisait avec Yoshiwara et habritait de nombreuses maisons et auberges où l'on se faisait servir par de jeunes filles appelées meshimori 飯盛女.
Et c'est probablement de l'une de ces maisons que ce paysage fut représenté. On voit également dans le coin droit, l'étage éclairé de ce qui pourrait être la plus célèbre d'entre elles : Dozo Sagami.
Au fond, la baie de Tokyo avec sur la droite un bout des fortins dont je viens de parler plus haut qu'on appelle odaiba et au centre un pont, une langue de terre, "susaki" en japonais, et un temple dédiée à Benzaiten déesse de l'eau et du bonheur.
Mis à part la splendide vue, ça n'a pas beaucoup changé. Il y a des auberges, des endroits pour se restaurer et surtout le temple Kagata jinja qui est aussi connu pour sa butte de la baleine. La langue de terre est plus étendue maintenant, quelques maisons s'y sont construites mais les bateaux viennent s'amarer non loin.
N°82 月の岬 Tsuki no misaki, le cap de la lune
Nous voilà donc plongé au coeur d'une de ces maisons. Toutes les cloisons sont ouvertes, nous permettant de voir non seulement les bateaux qui voguent au loin mais aussi la pièce où vient de se terminer une fête.
On peut apercevoir les restes de nourriture près du lampadaire, le manche d'un shamisen à terre...
L'ombre d'une femme est visible sur la droite, une courtisane.
Ici, il n'y a pas d'éléments topographiques pour nous aider à localiser précisément l'endroit mais les spécialistes affirment que l'estampe se situerait sur le mont Yatsuyama qui subit le même sort que Gotenyama.
N°81 高輪うしまち Takanawa ushimachi
Hiroshige aime faire des jeux de mots/images.
Takanawa signifie grande roue et ushimachi veut dire la ville des boeufs d'où la présence d'une charrette au premier plan.
Ensuite, les restes d'une courge sont pour l'automne car les estampes étaient classées par saison et le soulier tressé qui traîne à terre est un indice pour les voyageurs. C'est à partir de porte de Takanawa que la route du Tokaido naît et c'est ici qu'un voyage prend fin ou commence !
Pourquoi ushimachi ? En fait, le nom du quartier était kurumacho, le quartier des charrettes. Ca reste très agricole tout ça me direz-vous.
Le quartier fur fondé en 1634 avec l'arrivée massive de boeufs et de charrettes destinés à transporter le matériel nécessaire à la construction du Zojô-ji et puis les travaux continuèrent dans toutes la ville. Ceux qui y avaient participé eurent le droit de s'installer dans le quartier d'Ushimachi. Cependant, même à l'époque d'Hiroshige, les boeufs attelés étaient rares bien qu'il en restait quelques têtes appartenant à de grands seigneurs qui les utilisaient pour de grands projets d'urbanisme.
Je suppose que le seul endroit où je verrai des boeufs sera à la ferme de Tokyo. Cependant, de nos jours il y a autre chose d'intéressant : la vue se trouve à proximité du Segaku-ji où reposent les 47 rônins et du seigneur d'Ako, Asano leur maître.
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Par flyzoostation le 15 Janvier 2018 à 01:29
Oui, ça fait un sacré chemin.... c'est plutôt agréable quand il fait beau.
On commence notre route pas très loin de la station Yurakucho.
A l'époque d'Hiroshige il y avait :
N°114 びくにはし雪中 Bikunihashi setchū,ont Bikuni sous la neige.
Aujourd'hui, pas très loin du palais impérial, à l'époque c'était la demeure du shogun, le pont Bikunibashi est situé près de la douve extérieure Sotobori et passe par-dessus la rivière Kyobashi (cherchez pas, tout à disparu !). Normalement, bikuni désigne les nonnes et dans certains cas, comme ici, les prostituées qui se travestissaient en nonne pour mieux passer inaperçue (Whoopi Goldberg dans Sister Act n'avait rien inventé !).
On imagine Ginza avec tous ses magasins de luxe aux articles hors de prix mais ce que nous montre cette estampe, c'est que le quartier abrite surtout des maisons de passe, des endroits où l'on mange à bas prix, des yatai. En effet, la pancarte à gauche indique yama kujira "baleine des montagnes" ce qui désigne de la viande d'animaux sauvages : sanglier, cerf mais aussi tanuki, et j'entends le loup, le renard et la belette... La consommation de viande est proscrite dans le bouddhisme mais malgré tout tolérée.A droite, ce sont des patates douces qui sont vendues et un marchant ambulant traverse le pont.
Bref, à l'époque, c'est un lieu mal famé.
De nos jours, c'est une entrée d'autoroute.
On continue direction la rivière et on tombe sur :
N°73 市中繁栄七夕祭 Shichū han'ei Tanabata matsuri, la ville prospère , le festival de Tanabata
Les seules choses qui prospèrent dans le quartier, ce sont les buildings et les affaires.
Cette estampe aurait été faite depuis le toit de la maison d'Hiroshige. On y voit la tour des pompiers du district de Yayosu, c'est la charge qu'il exerçait (oui, on peut-être pompier et avoir une âme d'artiste) et qu'il légua à son fils.
Ici on retrouve les bambous où on accroche les différentes décorations pour célébrer tanabata comme un filet de pêche, des serpentins et aussi d'autres ornements moins habituels comme une courge, une tranche de pastèque ou une courge.
Aujourd'hui, c'est un bâtiment de la compagnie Bridgestone qui occupe le lieu.N°76 京橋竹がし, Kyōbashi Takegashi le quai des bambous et le pont de Kyōbashi
On continue vers la Sumida, mais on fait une petite boucle vers le Sud direction le pont de Tsukuda Oohashi.
N°78 鉄砲洲築地門跡, Teppōzu Tsukiji Monzeki, Teppozu et le temple de Tsukiji Monzeki
Teppozu est surtout le nom d'un banc de sable sur la Sumida. A l'époque d'Hiroshige, il n'y a pas grand chose dans le coin : on y a installé les courtisanes sorties des quartiers rouges, bien sûr ceux qui les entretiennent ne sont pas bien loin car il y a les maisons des riches militaires avant qu'au 19ème s. les étrangers y élisent domicile.
La principale activité se résume, comme on peut le voir avec les bateaux au premier plan, à la pêche.
Et là, ça devrait faire tilt avec le titre : pêche - Tsukiji.
Oui, c'est ce à quoi ressemblait Tsukiji à l'époque d'Hiroshige.
Certes, maintenant le grand marché à disparu pour s'installer à Toyosu. Comme quoi, Tokyo est en perpétuelle mutation. Cependant, à l'époque l'attraction principale n'était pas encore le marché mais le temple dont le toit accroche le regard au fond de l'estampe.
C'est le Nishi-Honganji. Là aussi cela devrait vous être familier si vous êtes déjà allé à Kyoto car c'est un des temples principaux de la ville.
Or en 1617, une annexe s'installe à Edo.... mais pas là où il se trouve sur l'estampe puisqu'au départ le temple était à Asakusa. Jusqu'à l'incendie de 1657. Le shogunat interdit sa reconstruction car il avait d'autres projets. Comme une grande majorité des adeptes de l'école Jodo-shinshu, le courant de pensée du temple de Hongan-ji, vivent à Tsukudajima (notamment une grande majorité de pêcheurs d'Osaka), le temple est reconstruit sur ces terres.
D'ailleurs, cela se retrouve aussi dans le nom de Tsukiji dont les kanji se lisent comme "terre aménagées".
Et là, vous allez me dire que c'est pas le bon temple, le nom est différent... En fait, le temple s'appelle jusqu'en 1923 Tsukiji Gobo, Hiroshige le nomme Monzeki. C'est la même signification : un temple d'une grande importance dirigé ou fondé par un chef religieux.
1923 c'est la date du grand séisme du Kanto, le Hongan-ji actuel fut achevé en 1934. Il est d'ailleurs assez impressionnant avec son architecture qui imite une sorte de temple indien. Mais à l'époque d'Hiroshige aussi il était en reconstruction suite à une grande tempête. C'est peut-être pour ça que nous n'en avons pas plus de détail dans cette estampe.
Bref aujourd'hui, il n'y a plus le marché aux poissons, mais le temple demeure est reste aussi connu pour son mémorial du guitariste de X Japan, Hide.
Je n'ai plus la photo du Hongan-ji et sur place, j'ai pris une photo du pont Tsukuda oohashi mais dans la direction opposée, vers la Sky Tree.
N°55 佃しま住吉の祭, Tsukudajima Sumiyoshi no matsuri, Tsukudajima et le festival Sumiyoshi
Nous y voilà à Tsukudajima. Aujourd'hui située au Nord de la station Tsukishima.
Son nom remonte au début du 17ème s. lorsque que Tokugawa Ieyasu y fit transférer du village de Tsukudamura 33 pêcheurs de shirauo, poisson servi à la table des shôguns (cf estampe ci-dessus).
Ils auraient aussi eu pour fonction de servir de police secrète. Installés sur l’île, les pêcheurs y introduisirent le culte de la divinité du sanctuaire Sumiyoshi-jinja, protectrice des navigateurs.
Le sanctuaire était célèbre grâce à son fujidana, sorte de tonelle sur laquelle on faisait grimper des glycines (fuji) dont on contemplait les fleurs en mai. Mais il est surtout célèbre grâce à son matsuri qui a lieu tous les 3 ans le 6ème jour du 8ème mois. On sortait l’énorme tête du lion shishi et les mikoshi étaient plongés dans la mer.
Tsukudajima vous donne l'impression d'être coincé dans une bulle temporelle. On ne revient pas à l'ère Edo, mais il y a un je ne sais quoi de ce qu'on imaginerait être le Tokyo d'antan. Le temple et les shishi y sont toujours, vous pourrez les observer tout au long de l'année.
N°77鉄砲洲稲荷橋湊神社, Teppōzu Inaribashi Minato jinja, Pont Inari et le temple Minato à Teppōzu
Au premier plan, on peut voir les mâts de deux bateaux puis au loin le pont qui enjambe le canal Hatchobori. Ce canal traverse toute la ville avant de se jeter dans la Sumida et doit son nom justement parce qu'il fait 8 cho, soit 870m.
Les canaux sont rarement profond, donc les bateaux déchargent leurs marchandises qui seront ensuite transportées jusque dans divers entrepôts que l'on aperçoit ici. Ce sont les bâtiments blancs de part et d'autre du canal.
La clôture rouge abrite l'un des plus vieux sanctuaire shinto de la capitale : Inari jinja. Il se trouvait sur le banc de sable Teppozu ainsi nommé car on s'y entraînait au tir de canon.
Il y avait aussi les demeures des maîtres d'Hatchobori : les yoriki et les doshin. Ils sont en bas de l'échelle des samouraï. Les premiers font partis du Conseil municipal, ils ont un salaire très bas souvent compensés par des pots-de-vin. Ils sont aidés les seconds qui servent de gardiens de la paix qui recrutaient eux-mêmes d'autres policiers parmi les habitants.
Le temple est toujours là, le canal, le pont aussi.... pour les membres du conseil et les policiers véreux, je n'ai pas été vérifier.
N°4永代橋佃しま, Eitaibashi Tsukudajima, Tsukudajima et le pont Eitai
L'amour d'Hiroshige pour les piles de pont !
C’est une vue sur l’île depuis l’embouchure de la Sumida. Du pont, on ne voit qu’une de ses piles. C’est également un des plus anciens et un des plus grands de la Sumida, il serait d’après la légende, construit avec les restes du monastère Kan-eiji en l’an 2 Genroku.
Il était souvent endommagé à cause des inondations et sa réparation demandait une forte dépense. Le gouvernement décida de le détruire ce qui provoqua un tollé parmi les habitants. Les dépenses furent prises en charge par les habitants via un droit de péage dont seuls les samourai, les moines et prêtres étaient exempts.
Sur l’estampe, on peut voir une scène de pêche au shirauo. Pour attirer les poissons, on allume des feux la nuit.
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