• 9 avril

    Je fais un bond dans le temps. Entre décembre et avril, j'ai évidemment fait d'autres excursions, mais les rebondissements de la vie et surtout quelques soucis d'ordi me poussent à écrire sur mes toutes dernières promenades.

    Allez, malgré tout, je suis certaine de vous avoir manqué.

    Je vais régulièrement à Waseda, il y a des cours donnés par des bénévoles pour qui veut étudier le japonais. Entre deux cours, je me suis échappée pour retrouver trois estampes.

     

    Près de WasedaN°40 せき口上水端はせを庵椿やま, Sekiguchi jōsuibata Bashōan Tsubakiyama, L'ermitage de Bashô et la colline aux camélias près de l'aqueduc à Sekiguchi

    Le lieu existe toujours avec quelques légers changements. Il est loin le temps où l'endroit n'était que des rizières puisque l'université de Waseda s'y est établie en 1882. Toutefois, la Kandagawa coule toujours au pied de la colline aux camélias.

    Près de Waseda

    L'aqueduc de Kanda prenait sa source dans l'étang Inokashira et longeait la Kandagawa jusqu'à la digue de Sekiguchi qui marquait la limite de la ville. Aujourd'hui, mis à part la Kandagawa, tout ça a disparu et les limites de la ville furent repoussées bien plus loin que la colline aux camélias propriété de la famille Hosokawa.

    Il y a le temple Suijinsha consacré à la divinité des eaux sensée protéger, entre autre, l'aqueduc (aujourd'hui connu sous le nom Mizuinari). A côté se trouvait le Ryugean "le refuge du dragon", un ermitage connu pour la vue magnifique qu'il offrait depuis les pentes sur lesquelles il était construit. Cet ermitage devint celui du célèbre poète Matsuo Bashô car en 1743, ses disciples établirent un mémorial nommé Bashôan. Il était dit que Bashô avait vécu ici quelques temps, auprès d'un seigneur en charge de la maintenance de l'aqueduc... Un bâtiment fut construit mais plus tard. Au début, le mémorial n'était en fait qu'un tertre surmonté d'une stèle. Ce tertre s'appelle Samidarezuka "remblais de l'averse du mois de mai".

     

    Près de WasedaN° 116 高田姿見のはし俤の橋砂利場, Takata Sugatami no hashi Omokage no hashi Jariba, les ponts Sugatami, Omokage et Jariba à Takata.

     

    A l'époque, il n'y avait que des rizière. Au premier plan, se trouve le pont Omokage et plus loin c'est le pont Sugatami, à moins que ce soit le nom d'un seul pont. En effet, Omokagenohashi et Sugataminohashi  signifie "pont des images reflétées". Les ponts mènent à Hikawa-jinja construit en 1730 par tokugawa Yoshimune.

    Le lieu était aussi connu pour son "quartier vert" à proximité où travaillaient les courtisanes de basse catégorie. Toutefois, à l'époque d'Hiroshige tout avait été rasé et remplacé par des auberges.

    Aujourd'hui, le paysage est urbain, l'aqueduc n'est plus mais le nom des ponts est resté.

    Près de Waseda

     

    Près de WasedaN° 115 高田の馬場, Takata no baba, L'hippodrome Takata

    Je suis sûre que ça vous rappelle quelque chose. Et oui, la station JR où est joué la musique d'Astro Boy d'Osamu Tezuka porte le nom de Takadanobaba.

     

     

    On aurait pu retrouver un vaste espace vert car les délimitations du site sont toujours visibles sur les cartes, mais maintenant c'est un petit quartier résidentiel.

    Près de Waseda

     Durant l'ère Edo, les guerriers étaient plus ou moins au chômage technique. Il fallait donc faire en sorte qu'il ne perdent pas leur aptitude martiale ni leurs valeurs. On aménagea alors des lices pour les entraînements hippiques. Ces lices se nomment baba 馬場.

    Celui de Takata fut aménagé en 1636 par Matsudaira Shingozaemonnojo Naottsugu. On y pratiquait outre le tir à l'arc traditionnel, le tir à l'arc à cheval : le Yabusame 流鏑馬.

    Aujourd'hui, Waseda et Takadanobaba sont encore emplies de cet héritage culturel : le tampon de la gare de Takadanobaba représente une scène de Yabusame, le temple Anahachimangu possède une statue d'un archer à cheval juste à côté de son torii, enfin, en octobre, pendant Taiiku no Hi 体育の日(le jour de l'éducation physique) dans le parc Toyama, vous pourrez observer une démonstration de yabusame qui se fait ici depuis 1979.


  • Lundi 16 décembre

    Cette fois-ci je dois me rendre à Ginza alors j’en profite pour aller du côté du palais impérial pour vérifier quatre références.

    Près du palais impérial...N°51 糀町一丁目山王祭ねり込, Kōjimachi itchōme Sannō Matsuri nerikomi Le cortège du festival Sannô à Kôjimachi Itchôme

    Eh bien la structure du palais impérial n’ayant pas changé, la vue est la même…bon, sans le cortège... C’était un jour calme quand j’y étais. Il n’y avait même pas de jogger ! C’est dire. Donc la vue donne sur la porte Hanzomon et la douve Sakurada, nouveau nom pour la douve Benkei. Le cortège vient du sanctuaire Sannô Hiei que j’avais vu quelques jours plus tôt.

    Près du palais impérial...

    Tous les 2 ans, du 10 au 16 juin, une procession de 57 sanshâ était préparée par les 160 quartiers de la ville. Cependant en 1841, les décrets interdirent un tel étalage de luxe et les processions devinrent plus modestes.
    Le jour de la fête de la divinité du sanctuaire de Hie Sannô, la procession se rendait au château princier. Tout le chemin était clôturé de bambous et pavé. Il y avait également des lanternes et des décors multicolores ainsi que des estrades pour des représentations théâtrales. Ici le premier char est celui du quartier Minami Demmachô qui est surmonté d'une statue de singe. C'est le messager de Sannô. Le char au premier plan est celui d'Odemmachô qui est surmonté d'un coq.
    Le tambour que l'on voit vient d'une tradition chinoise importée au Japon au VIIème s. par L'empereur Kotoku. En Chine, à l'entrée des lieux publics, un tambour était installé et n'importe qui pouvait en battre pour signaler une injustice.
    Sur l'estampe, on peut voir au loin Hanzomon 半蔵門. Cette porte doit son nom à Hattori Hanzo
    服部 半蔵 qui était le chef d'un des plus puissants clan ninja. Il était aussi surnommé le Démon à cause de sa férocité au combat.

    Près du palais impérial...N°54外桜田弁慶堀糀町, Soto-Sakurada Benkeibori Kōjimachi La douve Benkei de Soto-Sakurada à Kôjimachi

    On longe la douve pour aller du côté de Sakuradamon. Aujourd’hui le lieu est surtout synonyme du siège de la police, mais c’est le nom d’une des portes du palais. Donc presque pareil… Il y a toujours le corps de garde mais le réservoir qui s’appelait la fontaine de cerises et la demeure du seigneur Hikone ont disparu.

     

    Près du palais impérial...

    Le nom de Sakurada vient d'une anecdote liée au premier shôgun, Ieyasu Tokugawa. Quand ce dernier vint à Edo pour établir sa future capitale en 1590, il fut tellement impressionné par la vue des cerisiers qu'il ordonna qu'on les transfère sur le territoire du château.
    Sakurada fut partagée en un quartier intérieur, Uchi-sakurada, et extérieur, Soto-sakurada qui englobait plusieurs quartiers dont Kojimachi. C'était l'un des plus anciens quartiers d'Edo où s'installèrent les fudai daimyos et les branches cadettes de la famille Tokugawa.
    Quant à la douve Benkei dont j'ai déjà parlé dans d'autres articles, elle tire son nom de Benkei Kozaemon, un célèbre constructeur de ponts.

    Près du palais impérial...N°2霞がせき Kasumigaseki

    Je crains que de Kasumigaseki, il ne reste que le nom d’une station… Il y avait les maisons de deux daimyos visibles : celle d’Asano d’Hiroshima et celle de Kuroda de Fukuoka. Je ne sais pas exactement quelle rue est représentée mais comme on voit la baie dans l’arrière plan, je suppose que la vue fut prise en direction du parc d’Hibiya. Comme aujourd’hui on ne voit plus la baie ou la mer… Il faut trouver d’autres repères. Reste à savoir si les demeures des daimyos sont devenues le Ministère de la Justice, celui des Affaires étrangères ou de la Finance…

     

    Près du palais impérial...

    J'aime beaucoup le nom "Kasumigaseki" : le poste des brouillards. Il est lié à la légende de Yamato Takero-no-mikoto qui subit une terrible tempête dans la baie de Sagami. Les éléments se calmèrent après le sacrifice de son épouse, Ototachibanahime, qui se jeta dans la mer pour apaiser les dieux. Sain et sauf, il débarqua et monta sur une colline si élevée qu'elle semblait percer les nuages et les brouillards. Il décida alors d'y installer un poste frontalier.

    Les terres de Kasumigaseki furent distribués aux plus puissants daimyos.
    Sur l'estampe, plusieurs éléments rappellent les festivités du Nouvel An comme la présence des kadomatsu 門松, les petits pins que l'on met à l'entrée des demeures.
    Une procession arrive menée par un homme en costume de fête, le kariginu, et coiffé d'un chapeau de cérémonie. Il tient un bâton avec des bandelettes pliées de manières spéciales, les gohei

    御幣. Ce bâton est nommé mando, ce qui signifie 10000 fois. Il représente la purification après la prière (ou plutôt la danse sacrée) accordée par la divinité dans le shintoïsme. Derrière lui, on retrouve des acteurs qui interprèteront les daigakura, les danses rituelles dont la danse du lion shishimai est le clou du spectacle !
    Ils allaient de maison en maison et chantaient aussi des chants bienveillants, les manzai, qui veut littéralement dire 10 000 ans.

    Près du palais impérial...N°3 山下町日比谷外さくら田, Yamashita chô Hibiya Soto-Sakurada Le quartier Hibiya et les environs de Soto-sakurada vu depuis le quartier Yamashitachô

     

     La vue n'a pas changé. La douve est toujours là mais je n'étais pas présente le jour de l'an pour vérifier si quelqu'un utilisait les raquettes hagoita 羽子板 ou jouait avec un cerf-volant... même si je pense que beaucoup de personnes trouveraient ça étrange....

    Près du palais impérial...

    C'était l'un des quartiers les plus luxueux d'Edo, mais Hibiya était à l'origine une petite bourgade de pêcheurs avant que les terres soient distribuées aux grands seigneurs. L'une des plus importantes demeures était celle des Nabeshima, gouverneur de la province de Saga.


  • Atago-jinja 愛宕神社 est une des annexes du temple du même nom situé à Kyoto.
    Il est sensé abriter un kami nommé Atago Gongen
    愛宕権現. C'est un avatar local du bodhisattva Jizô, parfois appelé Shôgun Jizô (celui qui donne la victoire). Le temple de Tokyo fut fondé en 1603 par Tokugawa Ieyasu qui établit ce temple au somment de la colline pour ce dieu qu'il vénérait particulièrement. Si ce kami protège des incendies, il est aussi très apprécié de la classe militaire car c'est aussi un dieu guerrier. Ce serait grâce à lui qu'il finit vainqueur de la bataille de Sekigahara.


    Une légende est liée à la pente des hommes, otoko no zaka. Alors qu'il avait rendu hommage à Hidetada, le shôgun Iemitsu aperçut au sommet d'Atago un grand prunier en fleur. Il proposa à ses guerriers de gravir à cheval l'escalier et de couper une branche en guise de preuve de leur exploit. Un seul y parvint : Magaki Heikuro 曲垣平九郎.
    Depuis, d'autres s'y risquèrent et il y eut trois autres succès : en 1882, 1925 et 1982.

    Il existe aussi un rituel qui s'appelle Sennichi-môde 千日詣で (le pèlerinage des 1000 jours). Avant ce pèlerinage durait environ trois ans, mais à Edo tout fut simplifié : une seule visite dans un monastère suffisait pour valider le pèlerinage. Il y avait deux endroits dans la capitale pour cela : Sensô-ji et Atago-jinja.


  • Samedi 14 décembre

    C’est reparti !!

    Ce soir, je dois être à Odaiba pour le concert de the pillows ! Je suis très heureuse de pouvoir enfin les revoir mais j’ai un peu de temps dans la matinée et la journée pour rechercher quelques sites qui me mèneront du côté de Shimbashi où je pourrai reprendre la Yurikamome.

    Je suis donc partie à pied de la gare de Shinjuku, en empruntant Shinjuku dori jusqu’à Yotsuya. J’ai poursuivis sur Sotobori dori, grande voie menant au palais d’Akasaka.

    Quand on longe le terrain appartenant au palais, sur la gauche, on peut bientôt apercevoir une douve. C’est précisément à cet endroit qu’Hiroshige fit l’estampe n° 85

    D'Akasaka à Shimbashi en passant par Yotusya....N°85 紀ノ国坂赤坂溜池遠景, Kinokunizaka Akasaka Tameike enkei La colline Kinokuni et vue distante d’Akasaka et de l’étang de Tameike.

    L’étang qui se trouve là est la douve Benkeibori du château d’Edo.

    Au fond, on voit le quartier d’Akasaka qui aujourd’hui est devenu un quartier d’affaires. Le lieu est aussi un croisement entre plusieurs grandes voies mais aussi plusieurs lignes de métro. Mis à part la douve et le palais qui a gardé ses « murailles » et certaines anciennes portes, rien n’est semblable à ce que l’on pouvait apercevoir à l’époque d’Hiroshige.

     

    D'Akasaka à Shimbashi....

     

    Autrefois Akasaka servait d'avant-poste pour défendre l'accès au palais du shôgun. On y trouvait les résidences de quelques daimyôs, en particulier celui de Kii (Wakayama) qui faisait partie d'une branche cadette de la famille Tokugawa. C'est ce domaine qui aurait donné son nom à la colline kinokunizaka. Le territoire du domaine n'a pas changé mais un hôtel s'y est établi aujourd'hui.
    Sur cette estampe, des samouraïs longent la douve Benkei qui faisait partie de Sotobori, la grande douve externe à laquelle tous les féodaux devaient participer, soit physiquement soit financièrement. Cette formidable réalisation permit à Ieyasu de garder les puissants sous sa coupe et de les éloigner de toute tentative de rébellion.
    Le nom Benkei vient de Benkei Shozaemon qui prit en charge sa construction mais l'un des daimyôs, Asano Sakyodayu Yoshinaga, y mit tant d'énergie qu'il en fut remercié en étant nommé gouverneur de la province de Kii.

     

     

     

    D'Akasaka à Shimbashi en passant par Yotusya....N°119 赤坂桐畑雨中夕けい, Akasaka kiribatake uchū yūkei Pluie nocturne dans le jardin de paulownia à Akasaka.

    Je n’allais ni attendre la nuit, ni la pluie. Le lieu se trouve à deux pas du lieu précédent. On retrouve toujours la douve Benkeibori et on voit les personnages se diriger vers la porte Akasakamon du palais d’Edo.

    C’est donc la porte devant laquelle je suis passée sur Sotobori dori.
    Cette vue peut donc être observée depuis le pont qui mène au célèbre hôtel New Otani.

     

    D'Akasaka à Shimbashi....

     

    La pente est toujours là aujourd’hui, le terrain est resté tel quel mais les paulownias ont disparu, coulés dans le béton…

    Mais pourquoi Akasaka se nomme ainsi ?
    Le lieu était réputé pour sa garance, un célèbre colorant de couleur rouge. L'endroit était aussi appelé Akaneyama.

     

     

     

    D'Akasaka à Shimbashi en passant par Yotusya....N°52 赤坂桐畑, Akasaka Kiribatake Le jardin des paulownias à Akasaka

    On continue sur Sotobori dori !! Jusqu’à Hie Jinja qui donne sur le Kokkaigijido, la Diète en français.

    Mais comme je le disais, on oublie les paulownias du daimyô Kuroda. Il n’y en pas plus ici qu’il n'y en avait quelques mètres plus en amont.

    Le plan d’eau que l’on voit sur l’estampe devait correspondre à la douve de Tameike qui n’existe plus aujourd’hui. Par contre, les bâtiments au loin sont ceux de Hie Jinja, enfin Hiei Sannô que l’on peut toujours voir aujourd’hui. Il est facilement repérable grâce à ses grands torii qui donne sur Sotobori dori.

     

    D'Akasaka à Shimbashi....

     

     L'étang de Tameike résultait d'une erreur de calcul pendant qu'on creusait le fossé pour Sotobori. Il fut aussi  l'oeuvre d'Asano Yoshinaga.
    Le terrain touchant l'étang fut planté de pawlonias (kiri en japonais d'où le nom kiribatake) mais furent rapidement coupés et remplacés par des maisons d'habitation et de plaisance. Quelques uns subsistèrent jusqu'à l'époque d'Hiroshige. Quand à l'étang, avec les constructions, il commença à s'assécher et fut comblé en 1910.

     

     

    D'Akasaka à Shimbashi en passant par Yotusya....N°113 (虎の門外あふひ坂, Toranomon soto Aoizaka La pente d’Aoi à l’extérieur de la porte Toranomon

    Nous avons toujours Toranomon, enfin la bouche de métro Toranomon car la porte n’est plus là. Pour la pente c’est plus difficile. Sur les plans environnants, les noms des pentes sont bien indiquées mais pas celle d’Aoi.

    L’avantage c’est que sur l’estampe, le sanctuaire de Kotohira-gu est représenté (appelé aussi Konpira-jinja). C’est un bon indice mais pas suffisant pour trouver l’endroit exact. Surtout que de nos jours, la chute d’eau a disparue tout comme la douve !

     

    D'Akasaka à Shimbashi....

     

    Le nom Toranomon viendrait soit d'un cerisier odoriférant appelé Toranoo qui poussait sur le domaine de la famille Naito toute proche de la porte du château du shôgun, soit son nom proviendrait d'un évènement lié à l'ambassade de Corée venue rendre hommage au shôgun. Elle venait avec un tigre en cadeau mais sa cage était si imposante qu'elle ne put passer par la porte. Celle-ci fut détruite et quand on la reconstruisit, on la nomma Toranomon, le porte du tigre.
    La porte n'est pas représentée. La scène se déroule sur la pente Aoizaka (la pente aux mauves) qui longeait le déversoir de l'étang Tameike.
    Deux bâtiments sont visible, celui appartenant à Sannô jinja et celui de Konpira.

    Vous aurez remarqué les deux personnages presque nus se baladant au premier plan. Il font kan-mairi. C'est une forme d'ascèse  pratiquée par temps froid. C'est sur la lanterne du plus jeune personnage que l'on peut lire leur destination : Konpira Daigongen, un sanctuaire fondé au 17ème s sur le territoire de la demeure du daimyô Kyogoku, propriétaire du château de Marugame sur l'île de Shikoku.


     

    D'Akasaka à Shimbashi en passant par Yotusya....N°112愛宕下薮小路, Atagoshita Yabukōji Atagoshita et la rue Yabu

    Et là, c’est le drame !! On sait que l’estampe se situe près du mont Atago mais les demeures des daimyos du clan Kato de Minakuchi ou Hijikata de Komono ont disparu. Pas de trace de la rue Yabukoji… enfin pas de plan non plus sur place pour vérifier…

    Et plus de canal non plus ! Cela mérite de grandes recherches en bibliothèque pour démêler tout ça !

     

    D'Akasaka à Shimbashi....



    Ce que je fis.... Mais tout ce que j'appris c'est que ce quartier au pied du mont Atago était un quartier aristocratique. La rue devait son nom aux broussailles de bambou. D'ailleurs, une haie de bambous occupe le premier plan sur la droite. Elle délimitait la demeure de domaine Kato. La haie de bambou était une protection magique. A l'époque, on pensait que les démons arrivaient par la direction Nord-Est.  Cette direction est nommée kamon. Afin d'être protégé, on érigeait des haies de bambous. Quand le château d'Edo fut construit, on fit de même, on déplaça des temples dans cette direction qui servirent de barrières protectrices.

     

    D'Akasaka à Shimbashi en passant par Yotusya....N°21 芝愛宕山, Shiba Atagoyama Le mont Atago à Shiba

    Nous voilà au mont Atago ! Et croyez-moi, il faut avoir du cœur pour monter toutes ces marches !! Mais tout en haut, il reste difficile d’observer la baie.
    Et surtout, je me demande comment le petit vieux de l'estampe n'est pas resté sur le carreau...

     

    D'Akasaka à Shimbashi....

    Au temple d'Atago, il existe une célèbre fête : Bishamon matsuri. Bishamon-ten est le gardien du Nord dans le panthéon bouddhique et c'est aussi un des 7 dieux du bonheur, les shichifukujin. Cette fête a lieu le 3 janvier et on prie les dieux pour la paix, le bonheur et une bonne récolte. 
    Cette fête consiste en une procession menée par "le messager de Bishamon". Il sort du bâtiment principal du sanctuaire, emprunte otoko no zaka (la pente des hommes), se dirige vers Empukuji où un repas de cérémonie a lieu, revient vers Atago-jinja en prenant onna non zaka (la pente des femmes). Il porte un bâton nommé shâku 笏 avec lequel il frappe une planche. Il porte à la ceinture un pilon et sur sa robe il y a des algues comestibles. Sur la tête, il porte un casque en forme de chaudron où on accrochait une mandarine et des feuilles de fougères. Certaines personnes pensent que le personnage n'est autre qu'Hiroshige lui-même.


  • 寒参り Kan-mairi, c'est la visite d'un temple en hiver.

    Cette forme d'ascèse fut, au début, pratiquée par les moines. Ils commençaient par des ablutions à l'eau froide puis défilaient dans les rues couverts de légers vêtements de toile tout en chantant des prières.


    Ensuite, la pratique devint surtout populaire auprès des citoyens, en particulier les artisans. Kan-mairi devint une étape obligatoire pour tout apprenti. Durant 30 jours en hiver, vêtu d'un pagne et nu-pied, ils devaient se rendre à l'aube au sanctuaire où ils accomplissaient des rites de purification par des ablutions à l'eau froide. Dans la rue, ils récitaient des prières rythmées au son des clochettes et s'éclairaient à l'aide d'une lanterne de papier.